Dans la perspective des prochaines élections fédérales, l’association AERIA+, dont l’AGAA est membre, a réuni des candidats aux élections fédérales 2023 de différents partis politiques, pour échanger sur l’importance des aéroports, et plus spécifiquement de celui de Genève-Cointrin, pour l’économie romande.

En introduction des débats, la journaliste Marie Prieur a rappelé deux chiffres importants: l’aéroport génère 4,1milliards de retombées économiques pour la région et est considéré comme utile à l’activité de 67% des entreprises du canton. 

Alors que la manifestation réunissait des femmes et hommes politiques de tous bords, toutes ces sensibilités convergeaient sur la dimension essentielle de l’infrastructure aéroportuaire pour la région. 

«Il est évident que Genève Aéroport joue un rôle important et doit continuer à jouer ce rôle, que ce soit pour la Genève internationale et pour le tissu économique du canton», a confirmé Lisa Mazzone, conseillère aux États des Verts. 

Ancien ministre genevois MCG, Mauro Poggia confirme le côté essentiel de cet outil de travail: «Sans son aéroport, Genève n’aurait pas cette vraie dimension internationale ni toutes ces entreprises multinationales installées dans la région lémanique». 

L’infrastructure aéroportuaire fonde aussi « l’histoire de la Genève internationale, qui a permis l’installation durable des organisations internationales, des diplomates et des grandes fédérations sportives dans le canton de Vaud», a rappelé la députée PLR Simone De Montmollin

Trouver le bon équilibre

Si la nécessité de l’aéroport comme outil de travail est confirmée par toutes et tous comme une condition cadre du succès de la région, la discussion reste ouverte sur comment trouver le bon équilibre entre les besoins de l’économie, de la population et de l’environnement. 

«Que doit-on faire avec cet aéroport pour vraiment servir Genève? Quel est l’intérêt économique pour la région du trafic low cost vers des villes proches?», questionne l’élue fédérale Lisa Mazzone, qui regrette par ailleurs la lenteur de l’avancée des projets alternatifs, notamment ferroviaires. «En plus de l’économie qui a besoin de voyager et d’accueillir, ces liaisons vers des villes proches sont souvent utiles aux diasporas qui viennent de pays européens», précise Thomas Wenger, député PS au  Grand Conseil à Genève, qui insiste sur le besoin social de visiter ses proches sans passer deux jours dans le train, dans les cas – encore rares  – où la liaison ferroviaire existe. 

Sur ce point, de gauche comme de droite, tous les politiques invités convergeaient sur la difficulté fédérale à mettre en place les solutions pourtant déjà connues… «La Suisse est concentrée sur le trafic ferroviaire national mais n’a aucune réflexion sur le ferroviaire international», regrette la Verte Lisa Mazzone. Et au sein des projets fédéraux, comme souvent, la Romandie reste le parent pauvre des investissements en infrastructures, y compris dans le rail. «La vitesse commerciale moyenne entre Zurich et Berne est de 175km/h», explique Alexandre Berthoud, conseiller national PLR vaudois, «mais elle n’est que de 80km/h en Romandie…»

Très périphérique, Genève a encore plus de mal à ce que ses besoins régionaux soient pris en compte. «Le fait que le développement économique et diplomatique soit impossible dans la région sans Genève Aéroport n’est pas toujours perçu au niveau fédéral», explique Mauro Poggia, candidat au conseil des États «alors que la Genève internationale, c’est la vraie base de la Suisse internationale». 

Si tout le monde s’accorde sur un futur «multimodal», où les différents moyens de transports doivent s’intégrer dans une offre complète mais simple pour les usagers, il y a encore de belles marges de progrès au sein même du secteur aéronautique pour atteindre l’objectif 2050 de l’OACI, soit une aviation totalement décarbonée

Vers une aviation zéro émission en 2050

Pour Lisa Mazzone, qui a confié avoir vécu toute sa vie privée dans la région de l’aéroport, «on peut déjà remarquer de vrais progrès par rapport aux vieux coucous d’il y a 20 ans, et donc que l’innovation apporte des gains en termes de bruit et de nuisance». «Alors que l’aviation apporte déjà des activités à haute valeur ajoutée, complète la parlementaire Simone De Montmollin, l’innovation permettra de développer de nouveaux écosystèmes qui apporteront les solutions aux problèmes de demain, pour que la Suisse soit un pionner de ce nouveau secteur.» 

En effet, au-delà des actions en cours de compensation CO2 ou de carburants durables, le secteur applique étape par étape son plan d’action clair et public sous la direction de IATA, basé sur l’innovation technique pour arriver une aviation zéro émission en 2050.

«Le secteur a la volonté d’innover et de faire les avions de demain», a confirmé Céline Weber, ingénieur EPF et élue Vert ’Liberal au Conseil national. Et de conclure, «l’aviation a un avenir». Un avenir qui continuera à se déployer à Genève Aéroport. 

Rassuré de constater la convergence entre élus et les candidats de tout bord sur la nécessité de notre aéroport pour l’économie et population romande comme au rayonnement de la Genève internationale et à ses conditions cadres, l’AGAA se réjouit de suivre les efforts de ces futurs élus pour continuer à renforcer Genève et sa place dans le monde, tout en maintenant les emplois locaux et en préparant les solutions pour demain.