Le secteur de la location d’avions privés suscite un nouvel engouement depuis la crise sanitaire. Zoom sur ces nouveaux usages pour des nouveaux publics.

Contrairement aux idées reçues, les millionnaires ne représentent que 10% des passagers des avions d’affaires. La toute grande majorité des utilisateurs en profitent, le temps d’un vol, via des agences de location. En 2020, le nombre de nouveaux voyageurs a augmenté de 44% par rapport à la même période l’année précédente. Parmi eux, près de la moitié ont pris un jet privé pour la première fois. Le secteur a donc trouvé un nouveau public depuis la pandémie, tout en pouvant compter sur ses clients historiques pour des besoins professionnels et sanitaires.

Vols sanitaires et transport de médicaments

30% du chiffre d’affaires de ces agences de location de jets d’affaires est lié à des vols sanitaires, pour transférer un proche hospitalisé, pour déplacer des médicaments ou des organes sans délai ou pour organiser une évacuation d’urgence.

En complément, l’aviation privée permet de nombreux avantages d’un point de vue sanitaire: distanciation sociale respectée du départ à l’arrivée, moments d’attente dans la foule évités et une suppression des escales qui augmentent le risque de contamination comme de transmission.

Coavionnage et itinéraires inexistants

La démocratisation du secteur de l’aviation privée se traduit aussi par un phénomène comme le coavionnage, où plusieurs passages partagent un avio. Il est ainsi désormais possible d’emprunter un vol privé à quatre pour un prix équivalent à la classe affaires d’un vol commercial dans un rayon de 2000 kilomètres. Des vols de courte durée dont les prix ne cessent de baisser en raison de la demande grandissante depuis plus de deux ans.

Hors crise sanitaire, la raison numéro un de cette croissance de l’usage de jets d’affaires, c’est la dimension pratique et flexible du service. L’atout du sur-mesure permet ainsi de relier deux villes secondaires d’un seul et unique trajet rapide, y compris vers des destinations pour lesquelles les lignes commerciales ont été suspendues.

Pour la commission européenne, «l’aviation d’affaires propose un moyen de transport flexible qui accroît la mobilité des populations, la productivité des milieux d’affaires et la cohésion des régions.»

Des économies mesurables. Et mesurées.

Les économies de temps et d’argent s’expliquent notamment par une bonne implantation: il existe 4000 aérodromes en Europe, contre seulement 350 aéroports commerciaux qui accueillent les vols de lignes. Les opérateurs de jets d’affaires se déploient sur des aérodromes régionaux, avec une infrastructure minimale, et sont accessibles pour la plupart accessibles en 15 minutes depuis la ville qu’ils desservent.

Au final, en un an, l’usage de l’aviation d’affaires en Europe se traduit pour les entreprises et les voyageurs individuels par une économie équivalente à environ 75 000 nuitées, soit environ 15 millions de francs. Des économies mesurables qui décident de nouveaux publics à faire confiance à l’aviation de travail.