Après beaucoup de craintes exprimées sur l’avenir et un énorme travail en coulisse, la fête nationale a apporté une bonne nouvelle pour la prospérité de la Romandie avec la confirmation que le salon de l’aviation d’affaires EBACE allait rester à Genève tout en évoluant fortement.
Depuis plusieurs semaines, les organisations professionnelles avaient discrètement repris espoir de ne pas perdre le salon EBACE à Palexpo, tant pour conserver cet événement dans le pôle majeur de l’aviation européenne qu’est Genève que pour préserver toute la chaîne de valeur qui permet d’accueillir ce type d’évènement international. Le 30 juillet, l’organisateur – l’European Business Aviation Association – a confirmé rester à Genève l’année prochaine pour un salon qui se tiendra à Palexpo du 27 au 29 mai 2026.
Une bonne nouvelle pour toute la région
Walter Chetcuti, président de l’Association Genevoise d’Aviation d’Affaires (AGAA), se réjouit de cette bonne nouvelle pour toute la région: «Nous avons toujours été confiants dans la force d’attractivité de notre région et dans la valeur ajoutée unique de la région Genève, dont l’aviation d’affaires est une condition cadre».
Le président de l’AGAA salue le travail de toutes les parties impliquées pour «répondre aux demandes des organisateurs et leur apporter le soutien nécessaire pour maintenir le salon en Suisse». En effet, après de nombreuses discussions avec tous les acteurs de la Genève internationale – les autorités, l’aviation d’affaires, les associations économiques– , l’EBAA a tranché pour un compromis: le salon se tiendra à Genève une année sur deux et sera accueilli dans une autre ville européenne, à chaque fois différente, l’autre année.
Pour Stefan Benz, directeur général par intérim de l’EBAA, ce choix est optimal: «En alternant entre Genève et d’autres villes européennes, l’EBACE offrira un double avantage aux exposants, aux visiteurs et aux sponsors. Genève offre une plateforme de classe mondiale avec son exposition statique et ses infrastructures éprouvées, tandis que l’alternance des années nous permet d’atteindre de nouveaux marchés et de présenter l’aviation d’affaires de manière plus large».
Pour 2026, le salon se déroulera bien à Genève, qui accueille cette manifestation depuis plus de 25 ans. Le format revient à la normale l’année prochaine, avec le retour du «statique», soit une partie du tarmac de l’aéroport où les constructeurs peuvent présenter des aéronefs entiers. Part importante de l’attrait du salon pour les exposants comme pour les visiteurs, le retour de cette exposition sur la piste de Genève Aéroport a été permis par un gros travail des équipes de Genève Aéroport, des associations du secteur (l’AGAA et l’association nationale Swiss Business Aviation Association) et par toutes les organisations qui s’attèlent à renforcer l’attractivité de toute la région, comme les chambres de commerce, Genève Tourisme et bien sûr, les différentes autorités politiques.
Voir le salon être organisé ailleurs une année sur deux peut décevoir certains acteurs. Cependant, pour le consultant aéronautique Philippe Meyer, fin connaisseur du secteur, «l’alternance tous les deux ans avec une autre ville européenne n’est pas un retrait: c’est un rayonnement renforcé. Genève reste le siège du salon, son ancrage naturel, son point d’équilibre stratégique».
Une mobilisation exemplaire
Un point de vue confirmé par la direction de l’EBAA. «Le fait de conserver Genève comme point d’ancrage garantit le même niveau d’excellence attendu par le secteur», confirme Stefan Benz. Un niveau d’excellence, explicitement reconnu et indiscutable, qui lie le destin du salon à Genève pour l’avenir, le début d’une nouvelle ère pour la région. Pour Philippe Meyer, avec cette décision, «Genève devient officiellement le socle européen de l’aviation d’affaires de demain. Dans une ère de concurrence féroce entre métropoles pour accueillir des événements internationaux, c’est une démonstration du savoir-faire helvétique: discrétion, efficacité, partenariat public-privé solide et vision stratégique.»
«Cette mobilisation exemplaire de toutes les forces vives de Genève donne confiance dans l’avenir», se réjouit Walter Chetcuti de l’AGAA. Pour l’association, cette excellente nouvelle confirme la compréhension accrue de l’importance de l’aviation d’affaires comme outil de travail pour la région et, plus largement, du lien entre les conditions cadres et la prospérité en Romandie.
«Alors que les craintes sont fortes pour l’avenir de la Genève Internationale au vu des évolutions politiques globales, c’est une chance que notre région ait non seulement des atouts uniques et exceptionnels mais aussi une vraie capacité à se réunir pour les partager, les expliquer, les renforcer et les faire apprécier des décideurs qui comptent», conclut le président de l’AGAA.