Dans son Rapport de durabilité 2024, Genève Aéroport confirme une trajectoire ambitieuse en matière de réduction des émissions de CO₂ et de transition énergétique. Des efforts sont engagés sur l’ensemble de ses activités, avec une priorité affirmée pour atteindre la neutralité carbone.
L’établissement public autonome vise la neutralité carbone pour les émissions directes d’ici 2037, avec une étape intermédiaire fixée à une réduction de 60% d’ici 2026, par rapport aux niveaux de 1990. Ce périmètre inclut les infrastructures et véhicules opérés par l’aéroport. En 2022, ces émissions s’élevaient à 7439 tonnes de CO2 équivalent (tCO₂e), contre 10 181 tonnes en 1990. Cette unité de mesure, la «tonne CO₂ équivalent», introduite par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), prend en compte les différents gaz à effet de serre.
«Les mesures actuellement mises en place à Genève Aéroport devraient déjà permettre d’ici 2028 une réduction de 80% des émissions de 2022, ce qui dépasse largement l’objectif de mi-parcours fixé à 60% de réduction en 2028. Les mesures prévues sont suffisantes pour atteindre 93 % de réduction des émissions de 1990, permettant ainsi de dépasser l’objectif fixé et d’atteindre le Net-Zéro en 2037», précise le rapport.
GéniLac, mobilité électrique et fluides frigorigènes
Le remplacement de la centrale thermique fonctionnant au mazout par les pompes à chaleur raccordées sur le réseau d’eau du lac GéniLac, dès 2028, est la mesure la plus impactante: à elle seule, elle permettra une réduction de 5298 tCO₂e.
En parallèle, la flotte de véhicules sera électrifiée à 90% d’ici 2030, contribuant à une baisse supplémentaire de 555 tCO₂e.
Le renouvellement des systèmes de climatisation avec des fluides frigorigènes à faible potentiel de réchauffement global représente un autre levier significatif, avec 774 tCO₂e de réduction à la clé.
Des avions en plus, des impacts en moins
Les émissions dites indirectes, dont la majorité provient du trafic aérien, représentent un défi majeur. En 2022, elles s’élevaient à 1 569 484 tCO₂e. La structure aéroportuaire s’aligne sur les objectifs européens de réduction de 55% d’ici 2030 et de net-zéro d’ici 2050, avec trois mesures majeures pour réduire les émissions de l’aviation: Genève Aéroport «encourage financièrement les compagnies aériennes à opérer avec des avions de dernière génération, plus économes en carburant et moins bruyants. Il va soutenir dès 2026 les compagnies qui utiliseront une quantité de SAF (carburants d’aviation durables, ndlr) supérieure au minimum légal à travers une participation financière. Enfin, il continue de mettre en place sur les positions de stationnement avion des systèmes d’alimentation électrique en 400Hz. Ces dispositifs évitent l’utilisation des moteurs auxiliaires des avions stationnés», peut-on lire.
Le rapport met aussi en avant l’ancrage de ces questions environnementales dans la gouvernance de l’aéroport. «Aujourd’hui, l’ensemble de l’entreprise, du Conseil d’administration en passant par les responsables de services jusqu’aux collaborateurs, est pleinement mobilisé autour des enjeux de durabilité.»