IN 163: menace sur la desserte aérienne de Genève

Dans sa lettre d’information du 11 novembre 2019, la CCIG appelle les entrepreneurs genevois à se mobiliser contre l’initiative 163 dite « pour un pilotage démocratique de notre aéroport ».

Au lendemain d’élections qui confirment le déferlement de la vague rose-verte sur notre canton, la CCIG appelle les entrepreneurs genevois à se mobiliser contre l’initiative 163 dite « pour un pilotage démocratique de notre aéroport ».
Du point de vue des entreprises, sur le plan du transport de personnes ou du fret, une bonne desserte aérienne est indispensable, tant pour les secteurs tertiaire (banques, négoce) que secondaire (industrie, horlogerie, chimie). En regardant Genève d’un point de vue macro-économique, on s’aperçoit que 70% de l’imposition sur le bénéfice provient de trois secteurs : l’horlogerie, le négoce de matières premières et la place financière. Or, pour ces trois activités, l’aéroport est tout simplement essentiel.

Sous couvert d’améliorer la gouvernance de l’aéroport, les initiants veulent en réalité lui retirer son autonomie et en faire un instrument politique au service de la majorité en cours. Or, cette autonomie est indispensable pour qu’il puisse faire face aux obligations fixées dans sa concession fédérale et consentir aux investissements nécessaires, investissements au demeurant entièrement auto-financés.
De manière plus sournoise, se profilent dans les discours de certains des propositions qui visent ni plus ni moins qu’à décider pour l’ensemble des citoyennes et citoyens de ce pays des comportements à adopter : ainsi l’idée d’introduire des quotas de vols annuels par personne. Notre nouvelle conseillère aux Etats écologiste n’a-t-elle pas d’ailleurs récemment déclaré qu’il faudrait interdire les vols Genève-Zurich étant donné qu’on peut faire le trajet en train!

Les avions font du bruit et polluent, c’est un fait. Le « pilotage démocratique de l’aéroport » que les initiant appellent de leurs vœux au travers du texte sur lequel nous votons le 24 novembre prochain résoudra-t-il ce problème ? Non. Cela aussi, c’est un fait.

Les questions soulevées par l’initiative sont légitimes mais le contreprojet préparé par le Grand Conseil et soutenu par le Conseil d’Etat y répond, sans avoir les conséquences néfastes de l’initiative. Il maintient le Conseil d’État comme premier interlocuteur de l’aéroport. Il demande aussi que les objectifs environnementaux soient considérés au même niveau que les objectifs sociaux et économiques dans la politique de l’aéroport, approche qui est par ailleurs contenue dans la convention d’objectifs entre l’Etat et l’aéroport signée tout récemment.

Le 24 novembre, chaque voix va compter ! En première ligne de cette campagne de votation délicate, la CCIG recommande donc de rejeter fermement l’IN 163 et de dire OUI au contreprojet.

Vincent Subilia
Directeur général de la CCIG

©CCIG. Tous droits réservés.